La Maison Des Adolescents des Hautes Pyrénées met en place des ateliers sur la recherche identitaire à l’adolescence dans des lycées du département. Cette action de prévention de la radicalisation est co-construite avec des professeurs d’histoire-géographie et de français pour des élèves de seconde.
Elle se déroule durant toute l’année scolaire en séquence d’une heure par semaine en classe et ponctuée par quatre interventions de la MDA 65. Elle se termine par un concours d’éloquence réunissant 150 adolescents du département.

Les adolescents découvrent avec les professeurs de français des textes et des personnages majeurs du patrimoine afin d’étudier comment fonctionne une argumentation. L’objectif est de développer sa propre capacité de réflexion et de raisonnement, en s’interrogeant sur la façon dont se construit et se valide une interprétation.

La question des valeurs

En Enseignement moral et civique, les professeurs d’histoire-géographie mettent particulièrement l’accent sur la question du fonctionnement de la justice, les enjeux moraux et civiques de l’appartenance à un État de droit garant des libertés individuelles et collectives et de l’égalité entre tous les citoyens.
C’est l’occasion d’activer le champ des valeurs citoyennes et la formation d’une conscience morale. En identifiant et en explicitant les valeurs éthiques et les principes civiques en jeu, les adolescents sont amenés à s’interroger sur les valeurs de la société, la compréhension du rôle de la règle et du droit, l’exercice du jugement critique, et le sens de l’engagement.

L'importance de la dialectique

Les adolescents doivent choisir un sujet qui soit délibérément polémique et tranché. Le but est de faire émerger une dialectique dans les groupes. Dans cette phase de recherche l’accent est porté sur l’importance des sources, de leur fiabilité et de leur légitimité. 

Il s’agit pour les élèves d’acquérir une distance et une réflexion critique pour que se mette en place une pratique éclairée des médias. A cette étape les adolescents rencontrent un rédacteur en chef d’un journal local afin d’échanger avec lui sur son travail de recherche et de vérification des sources.

Enfin les productions des adolescents des différents lycées du département sont présentées à un jury lors d’une journée « concours d’éloquence ».

Le bien dire pour le bien-être 

Nous avons pensé ce projet en faisant le constat que les discours établis faiblissent, pâlissent et n’arrivent à rien saisir du phénomène de la radicalisation.

L’adolescence est marquée par un point de vacillement de l’identité, et une chute des idéaux de l’enfance pour s’en créer de nouveaux. Lorsque nous sommes confrontés à un point de butée, à un hors sens, la religion pour certains est un mode d’emploi solide. Elle est une machine à faire du sens et donne un idéal. Elle peut être une solution pacifiante pour le sujet.

Nous pensons que pour donner du sens à sa vie il faut pouvoir en dire quelque chose, il faut en passer par le langage, par son histoire, par ses points d’impasse et de souffrance et ne pas laisser l’adolescent dans un idéal blessé.

En faisant le pari du bien dire, de proposer un lieu qui traite de ces impasses, nous faisons un pas du côté de la civilisation.