La Lozère, grand territoire de moyenne montagne pour une poignée d’habitants. Des jeunes comme partout ailleurs en milieu rural, répartis de petites villes en grands villages, ou encore dans des hameaux isolés. Comment se faire connaitre, rencontrer ces jeunes et parler de nos dispositifs ?
Les établissements qui les accueillent représentent le point de convergence des trajectoires adolescentes. Cibler les
lycées publics et privés, les Centre de Formation d’Apprentis et compléter par des interventions en Espaces Jeunes, c’est la garantie d’avoir accès à un maximum de jeunes du département.
Dans le cadre du
Réseau Santé Jeunes 48 qui rassemble différents dispositifs d’accueil et de soutien auprès des jeunes, nous avons expérimenté des interventions coopératives.
En 2016, la
CJC- Consultation Jeunes Consommateur de Addiction France, le Planning Familial et l’Espace 48 jeunes ont débuté des interventions en lycées puis en CFA.
Pourquoi aller ensemble dans les établissements proposer des actions collectives ? Et pourquoi pas ??
Ce qui nous rassemble : pouvoir rencontrer les jeunes, se faire repérer, expliquer nos services, aborder les thématiques qui les concernent, communiquer auprès des établissements et des professionnels.
Depuis, le
Centre de Planification du Conseil Départemental Lozère et le CIDFF- Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles nous ont rejoint. Nous avons rédigé un programme de prévention, produit un flyer qui nous permet de communiquer sur ces actions.

Désormais, nous arrêtons collectivement 6 à 8 dates pour l’année scolaire afin de pouvoir cibler les établissements dans lesquels nous souhaitons intervenir. Lycées, CFA, MFR, …, ils sont preneurs de cette proposition multithématique : Bien être, Vie affective et sexuelle, Addiction, Egalité Homme/Femme. Chacun proposant une animation en lien avec sa thématique.

Et concrètement ?

Le plus souvent, nous sommes sur une journée type :

  • Matin : Animations -1 heure- par groupe de 10 à 15 jeunes qui tournent sur minimum deux ateliers différents

  • Midi : Îlot d’infos sur le temps du midi avec un quizz multithématique et des places de cinéma à gagner

  • Après-midi : Animations avec de nouveaux groupes de jeunes

Cette proposition d’action menée collectivement génère une dynamique toute spécifique. Elle illustre la cohésion de ces dispositifs, autant pour les établissements que pour les jeunes rencontrés. CJC, Espace 48 jeunes, Planning familial, Centre de Planification, CIDFF, nous nous connaissons, nous travaillons ensemble avec l’objectif commun de proposer de la ressource. Le message est aussi plus large. « Vous avez besoin d’information, de soutien, d’accompagnement ? Poussez la porte qui vous semble la plus facile à ouvrir. Nous vous accueillerons et mobiliserons les autres dispositifs au besoin. » Même pas peur de se tromper de porte ! La forme proposée est importante. Deux mots d’ordre : décalé (éviter l’espace classe) et ludique.
Les animations sont réfléchies pour mettre en question les représentations et aborder les sujets, mais aussi faire passerelle vers les autres partenaires présents.
L’îlot d’infos provoque la rencontre. Rassemblés dans un même lieu (de passage), la présence de testeur CO2 pour les fumeurs par la
Consultation Jeunes Consommateurs, les boissons chaudes distribuées par l’Espace 48 jeunes ou les préservatifs mis à disposition par le Planning Familial, provoquent un joli bazar qui invite à s’approcher.

« Mais qu’est-ce qui se passe ici ? Je suis venu voir ! »…

Il y en a pour tous les sujets. La possibilité de pouvoir discuter directement avec une sage-femme du Centre de Planification, d’échanger sur les questions de violence avec quelqu’un du Planning Familial ou du Centre d’Information sur les droits des femmes et des familles, d’aborder tous les sujets sur un format informel, représente un moment de rencontre ainsi qu’une véritable ouverture vers un accueil sur site plus tard.

Au-delà des premiers objectifs !

A mesure des années, nous avons mesuré des bénéfices au service de la dynamique de partenariat qui n’avaient pas été pensées au départ du projet. Le Planning familial a ainsi pu rentrer dans des établissements privés qui refusaient jusque-là toute intervention de leur part. 

Le travail mené ensemble nous a mobilisé collectivement. Il a rassemblé les équipes autour d’un projet commun, produisant un « travailler ensemble » inédit. En a découlé une meilleure connaissance de chacun, de ses missions comme de ses méthodes. Cette dynamique a directement influé sur nos fonctionnements sur le terrain. Parler aux jeunes des différents dispositifs, pouvoir mobiliser rapidement et efficacement les collègues sur des situations, permettre ou voire même organiser la rencontre entre jeune et professionnel ressource sont désormais inscrits dans nos modalités d’intervention. Davantage de partenariat pour toujours plus de transversalité pour un accompagnement optimisé des jeunes.