Un groupe d’une dizaine d’ados fréquentant la Maison des Ados et l’accueil jeunes de la Ténarèze se sont réunis autour de l’artiste gersois Zdelp tout au long d’un projet qui a dû sans cesse se renouveler et s’adapter aux contraintes de la crise sanitaire.
Tout a commencé en février, après une visite de lieux emblématiques le long du canal à Toulouse, une dizaine de jeunes ont pu se familiariser avec ce mode d’expression graphique qu'est le street art. S’en est suivi une phase préparatoire avec une réflexion sur le thème du « bien vivre ensemble » et sur les usages du numérique.

Des ateliers d’initiation aux techniques du pochoir et de la bombe ont permis de réaliser une première esquisse. L'objectif étant une réalisation personnelle dans une démarche collective, chacun s'est approprié une technique, un morceau de mur. Mais ce sont tous ensemble lors d'échanges que le thème et les messages ont émergé. Les discussions se sont vite orientées vers les utilisations du numérique (bonnes et mauvaises) et leur espoir d’un « bien vivre ensemble » qu’ils ont souhaité mettre en avant avec la représentation de figures emblématiques de leur époque. Leurs choix sont d’ailleurs, souvent, surprenants.

Des savoirs-faire valorisés

La mise en œuvre de la fresque initialement prévue en avril a dû être reportée suite au confinement. Début juillet une nouvelle version, réduite par les contraintes sanitaires, est accomplie. Une équipe de documentaristes (Cie la patte de lièvre) qui réalise un tournage sur le thème de la parentalité rend alors visite aux artistes en herbes. Les discussions et interviews qui suivent ont libérées encore plus la parole, ces jeunes se sont sentis valorisés, écoutés.

Certains de ces jeunes au parcours de vie déjà bien compliqué et avec une symptomatologie parfois assez lourde ont trouvé dans cette expression artistique un moyen de mettre à profit certain de leur particularisme. L'exemple de cette jeune fille extrêmement introvertie, d’une grande rigidité psychique qui a excellé dans le travail de précision. Méticuleuse, raffinée, elle a pu transcender ses défauts pour en faire des qualités et se faire reconnaitre auprès de ses pairs.

Malgré la reprise de l’épidémie et dans l’observance des protocoles sanitaires, les jeunes artistes se sont de nouveaux retrouvés fin octobre pour achever une nouvelle phase de la fresque. Cette temporalité un peu particulière a eu le mérite de mettre en avant les progrès que ces jeunes artistes ont pu réaliser. Entre ces deux périodes de réalisation les techniques se sont nettement affinées, la précision des pochoirs et du trait de peinture en sont des exemples flagrants et il est à noter que la participation de Zdelp sur le deuxième temps s’est limité à quelques reprises de bombes seulement.

Des rencontres avec des artistes 

Nul besoin de vivre en milieu urbain pour s’approprier cette forme d’expression, les jeunes d’Auch, de Condom et des alentours se reconnaissent dans cette culture. La visite des quais du canal du midi à Toulouse a été la première étape de cette aventure mais la rencontre avec d’autres artistes (Loraine Motti à Mauvezin) travaillants plus près d’eux, sur leur territoire a rendu cette aventure encore plus concrète. C’est avec un message plein d’espoir qu’ils se sont donnés rendez-vous « dès le retour à la normal, très vite ! » 


Un grand merci à la DDCSPP, la CAF du Gers et tout particulièrement l’Association Départementale pour le Développement des Arts du Gers et l’Association Régionale des Pupilles de l’Enseignement Public qui ont cru en ce projet et qui malgré les aléas de la crise sanitaire ont maintenu leur confiance en ce projet.