Il était une Foix… le commencement d’une belle histoire

Dès son ouverture fin 2017, la Maison des Adolescents de l’Ariège s’est inscrite dans une dynamique partenariale inédite concernant le territoire de l’agglomération du pays de Foix : celle du pôle jeunesse collaboratif.

Ce pôle vise à regrouper diverses structures et services qu’ils soient associatifs ou publics dans un même espace, car ils partagent le projet commun de faire ressources pour les adolescent.es et les jeunes de ce territoire (et bien souvent aussi leur entourage).

D’emblée, en accord avec la DDARS et évidemment le CHAC (l’hôpital porteur de la Maison des Ados en Ariège), la MDA s’est installée à Foix dans les locaux de ces acteurs jeunesse que sont notamment le PAAJIP, l’association jeunesse « historique » du territoire et porteuse pour l'Agglomération du projet de pôle, et le Bureau information jeunesse (BIJ). Un lieu et des structures que les jeunes de ce territoire connaissent bien, fréquentent et investissent.

En 2017 déjà, avec la création de la Maison des Ados, l’idée était de non pas penser et ouvrir un nouvel espace destiné aux jeunes, mais d’inclure les missions, les moyens et l’identité même d’une MDA dans un collectif plus large, celui du pôle jeunesse qui à cette époque était en train de faire son chemin, porté par une vision et des choix politiques forts sur ce territoire.

Mais en dehors des aspects stratégiques ou politiques, il est surtout question de cohérence de projet, au regard notamment du cahier des charges des Maisons des Adolescents : accepter la proposition de la communauté d'agglomérations et du PAAJIP d’intégrer la MDA dans le pôle jeunesse alors en construction était non seulement logique, mais sans doute aussi l’unique opportunité pour que cela fonctionne réellement. 

Et ce, pour plusieurs raisons :
Tout d’abord, nous partageons des valeurs communes. La Maison des Adolescents, ça n’est pas qu’un projet de soins pour les adolescents. C’est un regard positif et bienveillant porté sur la jeunesse par des professionnel.les. Et ce sont aussi des valeurs de solidarité et d’émancipation collective dont nous héritons en grande partie du champ de l’éducation populaire.

Ensuite il y a aussi les spécificités du territoire. L’Ariège est un département rural, de 150 000 habitants, et moins de 20 000 jeunes de 11 à 25 ans. Et Foix compte au total moins de 10 000 habitants, mais en tant que préfecture la ville concentre la très grande majorité des services, et notamment ceux en direction de la jeunesse. Il apparaît vite incongru de multiplier les lieux dans un environnement aussi restreint.

Dans la continuité, ces différents services et dispositifs sont souvent à l’échelle de notre territoire, forcément limités en termes de moyens. Or, en unissant nos forces et en mutualisant certains moyens, on gagne vite en efficience et on s’y retrouve aussi en termes d’économie. Cela a toujours du sens quand nous évoquons des dépenses publiques.

Autre point important : Il ne s’agit pas de travailler simplement à côté, ce qui est déjà intéressant en soi, notamment quand on travaille sur la notion de parcours (de santé ou autres), mais de travailler avec, de travailler ensemble. Nous ne visons pas une pluriprofessionnalisation des différents acteurs de jeunesse au travers du projet de pôle, mais une réelle interprofessionnalisation. C’est plus complexe (pour ne pas dire compliqué parfois), c’est plus ambitieux certainement, mais cela nous semble tellement plus riche et porteur pour les jeunes qui franchissent nos portes. Un-e animateur-trice par exemple n’a pas forcément vocation à se transformer en professionnel-le de l’écoute, en psychologue ou en éducateur-trice spécialisé-e. Mais au contact d’autres professionnel-le-s, alors nous visons ensemble à l’élaboration d’une culture commune autour de ce qu’est l’adolescence aujourd’hui (et ça aussi, c’est dans le cahier des charges MDA), et in fine une montée en compétences de l’ensemble des équipes.

Enfin, si les Maisons des Ados ont été créées, c’est quand même en grande partie pour déstigmatiser l’offre de soin, notamment psychologique, en direction des adolescent-e-s. Alors, quand un lieu est avant tout un lieu d’animation, un lieu de vie, avec de la musique, une ambiance, ce n’est peut-être pas toujours thérapeutique (encore que…), mais c’est sans comparaison aucune avec ce que nous pourrions créer sans cela ou sans eux. Organiser une première rencontre pendant un atelier d’écriture de textes de slam ou autour d’un baby-foot, les professionnel-le-s qui travaillent en Maisons des Adolescents savent que ça n’a pas de prix !

 Des nouveaux locaux tout beaux tout neufs en 2021 !

Alors, après trois années de mise à l’épreuve de notre fonctionnement, avec plein de projets communs, d’expérimentations et toujours un fourmillement d’idées mais tout ça dans un espace assez restreint… voici maintenant le temps de la montée en puissance !

Après une année de travaux, un nouveau bâtiment sortira bientôt de terre. C’est la concrétisation ultime de notre pôle jeunesse qui prend enfin forme avec ce nouveau bâtiment. Les élus, les techniciens, les architectes, toutes et tous ont associé les équipes du pôle jeunesse afin de penser les espaces, les accès, les fonctionnalités (des espaces intérieurs modulables par exemple…). Avec l’ensemble des outils notamment en termes de technologies numériques, le bâtiment va nous permettre quantité de possibilités. Nous allons faire des jaloux-ses…

D’ailleurs, entre temps, d’autres partenaires vont nous rejoindre, du monde culturel (le lieu abritera une salle de concerts, un local de répétition et un studio d’enregistrement), à l’insertion avec le dispositif Garantie Jeune de la Mission Locale, au sport (le bâtiment intègre un skate-park).

Arriveront également des partenaires de première ligne de la Maison des Ados avec par exemple des permanences CJC (Consultations Jeunes Consommateurs).

 Alors, rendez-vous cet été pour l’inauguration de notre bâtiment du pôle jeunesse ! Son nom ? Vous ne le saurez pas tout de suite… on va le décider avec les jeunes !